Archives Mensuelles: avril 2023

Café citoyen Jeunes Insoumis sur les retraites : « L’imposture de la prétendue génération sacrifiée 

Le groupe d’action des Jeunes Insoumis organisait ce jeudi 20 avril à Perpignan un café citoyen sur la question des retraites. L’animateur du groupe d’action, Florent Idrac, présentait également cette réunion à partir du diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée. L’initiative s’inscrivait dans le cadre du cycle de réunions publiques sur les retraites de la campagne d’action de La France Insoumise / Nupes. Il s’agissait de la quinzième étape dans les Pyrénées-Orientales.

 L’orateur commençait son intervention en reprenant la question souvent posée en guise d’affirmation : la génération actuelle est-elle une génération sacrifiée ? « Ainsi, certains essaient de persuader les jeunes que les retraites pourraient très bien ne plus exister d’ici quelques décennies et que de la sorte ils ne sont pas certains d’en bénéficier à leur tour le moment venu ». Il s’agit en réalité d’un grossier subterfuge qui vise à détourner les jeunes de la mobilisation sociale et de la revendication. Car il existera toujours un système de retraites. « Sans quoi, ce serait créer une situation véritablement révolutionnaire, ce dont les possédants et autres libéraux qui n’ont de cesse d’attaquer l’actuel système par répartition ne veulent absolument pas ». La vraie question est alors énoncée clairement : quel type de retraite restera-t-il et à quelles conditions ? « L’existence d’un système de retraites possède pour ces gens là un intérêt réel, supérieur à l’absence de tout système. En effet la capitalisation permet en quelque sorte de ponctionner, voire même de confisquer, une part substantielle de l’épargne populaire pour la mettre à disposition des marchés financiers, ce qu’un système par répartition ne permet pas. Autrement dit, c’est un procédé voilé plus habile qu’une augmentation trop brutale de la fiscalité ».

Un autre des objectifs est de tenter de faire oublier aux jeunes que le système actuel par répartition repose sur la solidarité intergénérationnelle : les actifs financent les pensions des retraités par des cotisations immédiatement versées. « On voudrait faire rentrer dans la tête des jeunes que la retraite est une question individuelle, qu’ils seraient responsables de la préparer et de la construire. Et qu’en cas de retraite insuffisante et insatisfaisante, ils en seraient les coupables exclusifs dépourvus du droit de revendiquer quoi que ce soit ! », expliquait Florent Idrac. Il relevait également un mensonge et une hypocrisie consistant à dire que les réformes sont faites pour garantir les retraites  des nouvelles générations. « En réalité, les jeunes seront d’abord les principales victimes des efforts demandés continuellement par les réformes : ce sont eux qui partiront plus tard, devront cotiser plus longtemps et de surcroît devront faire face à des pensions rabougries ». Et ce d’autant plus que faire partir plus tard les actifs d’aujourd’hui complique et retarde l’entrée dans l’emploi des jeunes, les soumettant à la précarité et à la décote…

A certains égards, il est permis de qualifier cette génération de sacrifiée. « On assiste aujourd’hui à une grande rupture de civilisation. Jusqu’à présent l’idée de progrès structurait la vie des gens : les parents avaient l’espoir que leurs enfants vivraient dans de meilleures conditions qu’eux, et que les sacrifices en valaient la peine. Désormais, ils craignent une dégradation des conditions de vie pour leur progéniture ». Mais pour autant, la résignation ne doit pas être de mise pour les jeunes d’aujourd’hui et de demain. « Il existe en effet une infinité de mesures alternatives pour préserver le système par répartition fondé sur la solidarité intergénérationnelle pour que les jeunes ne soient pas une génération sacrifiée ! ».  

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Francis Daspe en réunion à Saint-Estève : « Enrayer la logique et la continuité des réformes destructrices »

A Saint-Estève, en ce lundi 3 avril, c’était la quatorzième étape du cycle de réunions publiques sur les retraites tenues dans le cadre de la campagne d’action de La France Insoumise / Nupes. Le caractère pédagogique du diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée ne s’est une fois de plus pas démenti.

Francis Daspe a insisté sur la succession de réformes qui depuis 1993 s’échinent à remettre en cause les conquis obtenus au lendemain de la Libération en ce qui concerne le système par répartition. « Toutes ces contre-réformes procèdent d’une logique identique », indiquait-il en listant les réformes Balladur de 1993, Fillon de 2003, Sarkozy / Woerth de 2010, Hollande / Touraine de 2013. A chaque fois, la stratégie était la même : la réforme du moment ne s’adressait qu’à une catégorie de personnes, jamais elle ne concernerait les autres catégories. « Nous n’avons jamais été dupes du grossier subterfuge utilisé », précisait-il en détaillant les faits. « La réforme Balladur s’adresse aux salariés du privé, mais jamais ceux du public ne seront concernés. Et pourtant ils le seront dix ans plus tard avec la réforme Fillon qui devait épargner les régimes spéciaux. Ceux-ci seront attaqués par les réformes suivantes ! ».

Les dispositions les plus connues de ces attaques concernaient l’allongement de la durée de cotisation (de 37,5 ans à 40 ans, puis progressivement jusqu’à 42 annuités) et le recul de l’âge légal de départ à la retraite (peu à peu, mais non sans brutalité, de 60 ans à 62 ans). Le projet actuel de réforme promet de nouvelles dégradations, avec départ à 64 ans et 43 années de cotisation. « Plus sournoises mais toutes aussi brutales les modalités de calcul des futures pensions qui convergent systématiquement vers des niveaux de pensions de plus en plus rabougris. C’est le cas par exemple du salaire de référence calculé sur des périodes moins avantageuses, l’indexation des pensions sur les prix et non plus sur les salaires ». Pièce centrale du dispositif de casse, l’introduction du système de la décote qui ampute la pension finale de 5% par annuité manquante.

Francis Daspe poursuivait la démonstration en qualifiant de « parjures démocratiques » l’attitude de certains candidats qui devinrent par la suite présidents de la République. « Souvenez-vous de Nicolas Sarkozy qui en 2007 promettait de ne pas toucher aux retraites s’il était élu. De François Hollande se faisant fort de lutter contre la finance en 2012 pour finalement accoucher de la réforme Touraine qui aggravait tous les paramètres. Ou encore d’un certain Emmanuel Macron qui en 2017 ou au moment de la crise des Gilets jaunes promettait de ne pas y toucher au motif que rester dans l’emploi jusqu’à 62 ans relevait déjà du parcours du combattant ».

Il terminait par une double note d’espoir, en citant d’abord quelques exemples de luttes victorieuses sur lesquelles prendre appui, celles de 1995 ou de 2020. Puis en traçant une perspective historique. « Il suffit d’une seule année à notre camp pour instaurer des réformes progressistes faites pour durer très longtemps, comme les congés payés ou la sécurité sociale, pourtant accusées d’encourager paresse et assistanat. A l’opposé, il faudra un siècle à nos adversaires pour détruire ces belles conquêtes. D’où leur acharnement, leur morgue et leur mépris ». Pour La France Insoumise, le programme porté au cours des dernières présidentielles constitue un encouragement à lutter, résister et accéder au pouvoir.

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