Archives Mensuelles: octobre 2023

Union Européenne : combler le déficit démocratique pour renouer avec la souveraineté populaire

La deuxième étape de la 7° édition, itinérante, des Vendémiaires Insoumises des Pyrénées-Orientales se déroulait jeudi 12 octobre à Thuir. Le thème proposé concernait l’Union Européenne, et plus particulièrement la délicate articulation entre souveraineté populaire et déficit démocratique. La réunion était animée par Francis Daspe, auteur de nombreuses tribunes sur le sujet, qui s’appuyait sur un diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée.

Pour l’orateur, la construction européenne se réalise avant tout sur le primat du dogme de la prétendue concurrence libre et non faussée. « C’est ce qu’avait affirmé en son temps l’ancien président de la Commission européenne, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker, estimant qu’il ne pouvait pas y avoir de choix démocratiques contre les traités européens ». Francis Daspe poursuivait en expliquant le statut de la Banque centrale européenne (BCE) qui est indépendante des pouvoirs politiques, ne peut prêter aux Etats alors qu’elle le fait pour les banques privées, et dont la mission est de lutter contre l’inflation sans se préoccuper de l’emploi. « Il en résulte la confiscation d’une triple souveraineté, monétaire, fiscale et budgétaire, qui constitue pourtant les fondamentaux de tout régime démocratique ».

Cette dérive est aggravée par la nature technocratique des institutions européennes, avec l’ampleur des compétences de la Commission européenne de Bruxelles. Et plus encore quand les citoyens sont dépossédés de leur pouvoir. « Ce fut le cas à l’occasion du référendum portant sur le traité constitutionnel européen de 2005. Les français avaient voté non très massivement, à 55% avec un taux exceptionnel de participation de 70%. Pourtant, deux ans plus tard, le président de la République Nicolas Sarkozy faisait passer par la voie du Congrès, à la fois en force et en catimini, un texte quasiment identique à celui qui avait été rejeté, avec la complicité d’une majorité des parlementaires socialistes. C’était bafouer l’expression de la souveraineté populaire. Une vraie forfaiture démocratique, dont on perçoit encore aujourd’hui les conséquences en termes de désenchantement démocratique », expliquait Francis Daspe.

Il terminait son exposé en rappelant le discours prononcé le 18 janvier 1958 devant l’Assemblée nationale par Pierre Mendès-France, à l’occasion du débat relatif à la ratification du traité de Rome, pour lequel il avait voté contre. « Le projet du marché commun, tel qu’il nous est présenté, est basé sur le libéralisme classique du XIX° siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes. […] L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale ». Pour Francis Daspe, il n’y a pas de plus belle illustration du déficit démocratique qui entache la construction européenne.

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La France Insoumise contre l’ubérisation des territoires ruraux de montagne

C’est à Saillagouse que La France Insoumise / Nupes inaugurait mercredi 4 octobre les Vendémiaires 2023 des Pyrénées-Orientales. Cette 7° édition propose pour la première fois un format itinérant, avec 4 rendez-vous thématiques successifs au cours du mois d’octobre. Cette réunion publique était consacrée à « la question sociale dans les territoires ruraux de montagne », alimentée par trois interventions complémentaires de Nicolas Sanchis et Nathalie Cullell, les locaux de l’étape, ainsi que de Francis Daspe venu de Perpignan.

Nicolas Sanchis débutait par un exposé fourni sur la pauvreté dans ces régions de Cerdagne et Capcir, estimant qu’elle ne devait pas être minimisée et en insistant sur la grande diversité de ses expressions. « Les indicateurs économiques sont tous préoccupants, nettement au-dessus des moyennes nationales. La pauvreté est d’abord monétaire, avec des revenus plus faibles, un taux de chômage plus élevé ». Quelques caractéristiques définissant les personnes touchées par la pauvreté sont esquissées : jeunes ou âgées, seules, invisibilisées, avec des emplois saisonniers, des indépendants sans couverture sociale. « La situation est aggravée par une grande précarité et un pouvoir d’achat plombé par les frais liés au logement et aux déplacements ».  

Pour sa part, Nathalie Cullell pointait la dégradation continue des services publics. « Le manque de stimulations accentue le sentiment d’isolement et la pauvreté culturelle », expliquait-elle. Elle poursuivait en élargissant ses réflexions à la crise démocratique qui en résulte. « La profondeur de cette crise démocratique s’est exprimée à l’occasion du mouvement des Gilets Jaunes. En effet, les revendications sociales et les insatisfactions démocratiques se croisaient pour prendre une ampleur inattendue. La rédaction de cahiers de doléances a montré l’imbrication entre les deux aspects ».

Francis Daspe terminait la séquence des interventions en listant les enjeux portés par cette question sociale. « Il s’agit d’abord d’enjeux liées à l’aménagement du territoire et à la cohésion sociale. Une société ne peut pas considérer comme acceptables de telles inégalités, ente urbain et rural, entre catégories sociales, ou encore entre individus ». Les enjeux politiques et mêmes électoraux n’étaient pas oubliés. « Il en va de la capacité de la puissance publique d’agir sur le destin commun et de créer un minimum de confiance dans les politiques menées, sans quoi les territoires perdus de la République vont proliférer pour le pire ».

Un consensus se dégageait pour convenir qu’il n’existe pas « de fatalité à la désertification et à la dévitalisation des territoires de montagne ». Dans cette optique, les propositions programmatiques de LFI sont réellement de nature à contrecarrer leur « ubérisation » croissante en apportant des réponses concrètes à la crise sociale qui ne peut être ignorée. « La gauche des solutions et qui travaille, c’est bien La France Insoumise, à l’opposé de celles et ceux qui s’autoproclament hâtivement et indûment de la sorte en dépit de leurs échecs flagrants, aussi bien nationaux que locaux », concluait Francis Daspe.

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Les Vendémiaires Insoumises itinérantes à Thuir pour aborder la question européenne

La  deuxième étape de la 7° édition des Vendémiaires Insoumises et Citoyennes des Pyrénées-Orientales, organisée par des groupes d’action de La France Insoumise / Nupes de l’ensemble du département, aura lieu jeudi 12 octobre à Thuir. Elle se déroulera à la salle des ainés, Maison du Citoyen (3 avenue Docteur Ecoiffier), à partir de 18 heures 30.

Cette réunion publique portera sur le thème « L’Union Européenne: souveraineté populaire et déficit démocratique ». Elle sera animée par Francis DASPE animateur départemental de La France Insoumise et Secrétaire Général de l’AGAUREPS-Prométhée.

La question européenne est au cœur des réflexions et des préoccupations de La France Insoumise / Nupes. L’Union Européenne combine en effet un double déficit, social et démocratique. Le déficit démocratique engendre de multiples entorses au respect de l’expression de la souveraineté populaire. Le caractère technocratique, valorisant le primat de la loi du marché, de la construction européenne, est souvent dénoncé.

Jeudi 12 octobre 2023, Thuir, salle des aînés, Maison du Citoyen (3 avenue Docteur Ecoiffier), 18 heures 30. Entrée libre. 

Pour l’équipe d’animation des Vendémiaires Insoumises et Citoyennes, Francis DASPE

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